Par Denise McCuaig, directrice exécutive Transformation des soins de santé et développement des capacités
De nouvelles données sur les préjudices à l’hôpital montrent qu’en 2023-2024, un séjour hospitalier sur 17 a donné lieu à des préjudices, ce qui souligne la nécessité constante de rendre les soins et services de santé plus sûrs pour tout le monde au Canada. Selon le rapport publié par l’Institut canadien pour l’information sur la santé (ICIS), le taux de préjudices à l’hôpital s’est maintenu à 6 % au cours des quatre dernières années, depuis sa hausse en 2020.
Une analyse des données recueillies entre 2016 et 2018, publiée lors de la mise à jour de l’indicateur Préjudices à l’hôpital de cette année, atteste de l’importance de la langue dans la sécurité des patients. Selon l’ICIS, les patientes et patients ne parlant ni le français ni l’anglais sont exposés à un risque 30 % supérieur de subir un incident lié à la sécurité.
Une communication efficace et l’engagement des patients et des personnes proches aidantes sont donc deux éléments essentiels à la sécurité et à la qualité des soins.Lorsque les patients et patientes peuvent exprimer leurs besoins et leurs préférences, ils jouent un rôle actif dans leur prise en charge, et bâtissent ainsi une collaboration et des liens de confiance avec les prestataires de soins. Cette collaboration est essentielle à l’amélioration de la sécurité, à la création de milieux de soins centrés sur la personne et équitables et à la réduction des préjudices.
La langue n’est qu’un facteur de la sécurité des soins. Les préjudices touchent certains groupes plus que d’autres et les soins de santé peuvent parfois exacerber des iniquités existantes. Il est alors fondamental de prendre en considération toutes les facettes de la vie du patient (religion, âge, compétences, ethnicité) et la façon dont ces facteurs influencent la prestation de soins, d’un côté comme de l’autre. En effet, les préjudices ne se limitent pas à la sphère physique, ils peuvent aussi être psychologiques, sociaux et spirituels.
Une approche plus holistique de la sécurité permet de voir la personne dans sa globalité, avec son identité, ses besoins et ses expériences uniques. Nous pouvons rendre les soins plus sûrs en donnant une voix aux patientes et patients, aux personnes proches aidantes et aux prestataires de soins afin de favoriser la collaboration en vue de prévenir et de lutter contre les préjudices.
Comment prioriser la sécurité à travers l’engagement des patients
- Créer un environnement qui favorise l’engagement : les environnements propices à la participation accordent de l’importance à la sagesse et aux expériences des patientes et patients et de leurs partenaires de soins essentiels, ce qui favorise une culture de soins centrés sur les patients et leurs familles et aide à améliorer la qualité et l’équité des soins ainsi que la sécurité des patients.
- Promouvoir une communication inclusive : la communication inclusive est une compétence essentielle pour les prestataires de soins de santé. Elle aide à réduire les malentendus, à combler les lacunes de communication et permet à chacun et chacune de se sentir valorisé.
- Reconnaître les différentes formes de préjudices : la sécurité va au-delà de l’aspect physique, le bien-être psychologique, social et spirituel est tout aussi important. Mobiliser une diversité de personnes ayant un vécu expérientiel et offrir des soins tenant compte des traumatismes peuvent aider à réduire les préjudices, quelle qu’en soit la forme.
- Apprendre à prévenir les préjudices : l’adoption d’une approche proactive offre aux prestataires de soins l’occasion de prévenir les préjudices avant qu’ils ne surviennent. Le fait de comprendre la façon dont les incidents liés à la sécurité impactent les patients et patientes, personnes proches aidantes et équipes soignantes permet d’améliorer la sécurité.
Vous souhaitez approfondir votre compréhension de la sécurité des patients et des préjudices liés aux services de santé? Découvrez comment participer à la Semaine nationale de la sécurité des patients 2024.
