Dans cette section :
Le thème de la Semaine nationale de la sécurité des patients 2025, Des soins plus sûrs, portés par toutes les voix, nous rappelle que la création de systèmes de soins de santé plus sûrs ne relève pas de la responsabilité d’une seule personne ou d’un seul rôle – c’est une responsabilité collective que nous assumons en soutenant chaque rôle et en établissant des relations de confiance à l’échelle du système.
Dans cette série de billets de blogue, nous partageons les histoires de champions et championnes de partout au Canada qui contribuent à redéfinir les soins sécuritaires, du point d’intervention à la direction, du vécu expérientiel aux systèmes d’apprentissage.
Leurs réflexions révèlent qu’il est essentiel de bâtir des systèmes plus sûrs, de soutenir tous les rôles et d’écouter avec curiosité pour progresser vers des soins plus sûrs et plus équitables pour tout le monde.
De nombreux modèles de soins palliatifs ne répondent pas aux besoins des personnes en situation d’itinérance ou de logement précaire. Celles-ci sont en effet confrontées à des difficultés d’accès aux diagnostics et aux traitements, qui transforment souvent les maladies évitables en maladies potentiellement mortelles.
Afin de lever ces obstacles, le centre Crossroads de l’Armée du Salut et Services de santé Medavie travaillent main dans la main pour leur offrir des soins plus sûrs. Leur initiative s’inscrit dans le cadre du projet collaboratif Améliorer l’équité dans l’accès aux soins palliatifs d’Excellence en santé Canada, mené conjointement avec le Partenariat canadien contre le cancer. Ryan Omichinski (Medavie) et David Clare (Armée du Salut) reviennent sur leur démarche pour offrir des soins plus accessibles et plus dignes dans les refuges de l’Armée du Salut à Saskatoon.
Dans le cadre de ses fonctions de gestionnaire des services de logement pour l’Armée du Salut, David Clare a tiré deux constats importants : en général, les gens veulent recevoir du soutien, mais ne l’acceptent pas toujours au moment où il est offert.
Si ces deux conclusions peuvent sembler contradictoires, l’explication est pourtant simple. « Les personnes ayant choisi de ne pas avoir recours aux soins ont majoritairement évoqué de mauvaises expériences antérieures, explique David Clare. Ils ont été ignorés, leurs besoins n’ont pas été considérés, ou ils se sont sentis poussés vers la sortie. Il est donc peu probable qu’ils retournent dans un environnement similaire, comme les services d’urgence, car ils ne s’y sentent pas en sécurité. »
Créer des espaces de soins plus sûrs et plus accessibles
Le lieu physique n’est qu’un volet de l’initiative menée conjointement par le centre Crossroads de l’Armée du Salut et Services de santé Medavie Ouest. Dans le cadre de ce partenariat, des services paramédicaux sont également offerts au sein même du refuge, afin de faciliter l’accès à des soins coordonnés qui respectent la dignité des résidentes et des résidents. Les deux organismes prévoient par ailleurs d’ouvrir dans la communauté desservie une clinique de santé spécifiquement conçue pour répondre aux besoins uniques du quartier.
« Offrir des soins sûrs, c’est d’abord répondre aux besoins des bénéficiaires au moment et à l’endroit de leur choix, que ce soit dans un établissement, à domicile ou dans tout autre lieu confortable », affirme Ryan Omichinski, responsable des opérations des programmes de soins intégrés mobiles chez Services de santé Medavie Ouest. « Notre partenariat avec le centre Crossroads de l’Armée du Salut nous permet d’offrir un refuge et un lieu sûr aux personnes confrontées à des obstacles structurels, afin qu’elles puissent bénéficier de soins médicaux auxquels elles n’auraient sinon pas accès. »
Une nouvelle approche de la sécurité fondée sur l’empathie et le respect de la dignité
Pour David Clare, la sécurité des soins dépasse le simple cadre de la prestation de services médicaux. Dans le contexte des refuges, les soins doivent également permettre de répondre aux besoins fondamentaux, tels que l’alimentation, le logement, la sécurité et l’appartenance, dans le respect de la dignité de chaque personne. Les prestataires doivent pour cela adopter une approche culturelle tenant compte des traumatismes, afin de veiller à ce que chaque interaction soit empreinte d’empathie et de respect. Un lien de confiance entre la personne et l’équipe soignante est indispensable.
« Pratiquer la sécurité, ce n’est pas simplement administrer des médicaments ou accomplir d’autres tâches d’une certaine façon, ajoute Ryan Omichinski. Nous devons trouver des moyens, au-delà des seules politiques et procédures, de faire participer les bénéficiaires des soins et services, les personnes proches aidantes, les familles et les personnes ayant un vécu expérientiel au processus décisionnel, afin de leur donner un véritable sentiment de sécurité. »
Un objectif auquel répondent précisément David Clare et Ryan Omichinski en offrant des espaces sûrs, loin des couloirs d’hôpitaux, et en abordant chaque interaction avec empathie, respect de la dignité et un soutien concret. Ils donnent ainsi un sens nouveau à la sécurité des soins pour les personnes qui sont depuis longtemps confrontées à des difficultés d’accès au système de santé.
« En général, les gens veulent avoir recours aux soins et services, mais il est indispensable d’offrir un espace bienveillant et dénué de jugement. Puis écoutez avec intention : vous percevrez et entendrez des choses qui, autrement, vous auraient échappé. »
- David Clare, gestionnaire des services de logement de l’Armée du Salut à Saskatoon
Pratiques prometteuses pour améliorer l’équité dans l’accès aux soins palliatifs
Des communautés de partout au pays améliorent l’accès à des soins palliatifs sûrs et de qualité pour les personnes en situation de vulnérabilité structurelle.
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