Résultats du projet collaboratif Médecine connectée
Le projet collaboratif Médecine connectée a été l’occasion de déployer deux innovations canadiennes éprouvées améliorant l’accès aux conseils de spécialistes en permettant aux prestataires de soins primaires, comme les médecins de famille et les infirmières praticiennes, de poser des questions à des médecins spécialistes :
- Le projet de consultation électronique BASEMC de Champlain, un service sécurisé de consultation de spécialistes en ligne lancé dans le Réseau local d’intégration des services de santé de Champlain, en Ontario.
- Le programme RACEMC (programme d’accès rapide à une consultation fondée sur l’expertise), qui comprend une ligne téléphonique et une application de conseils, lancées par Providence Health Care et Vancouver Coastal Health.
Les résultats du projet collaboratif sont en phase avec ceux obtenus à la mise en œuvre initiale des deux innovations. Le projet collaboratif Médecine connectée a entraîné des améliorations pour les patients et les prestataires dans plusieurs domaines.
Améliorations pour les prestataires
Les prestataires de soins primaires participants ont effectué plus de 12 300 consultations à distance avec des spécialistes dans le cadre des soins apportés à leurs patients. Des équipes de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick, du Québec, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du ministère de la Défense nationale ont recruté plus de 2200 prestataires de soins de santé primaires et plus de 800 spécialistes, dont beaucoup exercent dans des milieux ruraux et éloignés mal desservis.
Dans certaines régions, il était possible d’obtenir des consultations à distance pour 38 spécialités. La spécialité la plus accessible était la psychiatrie, suivie par la cardiologie, la néphrologie, l’obstétrique et gynécologie, et la pédiatrie. Quatre services offraient aussi des consultations en soins palliatifs. Les résultats par équipe sont présentés dans les résultats du projet collaboratif. Les médecins de premier recours participants ont maintenant accès à des spécialistes grâce à des services téléphoniques et à des technologies numériques sécurisées.
Améliorations pour les patients
Les patients admissibles obtiennent des soins fondés sur les conseils d’un spécialiste, plus près de chez eux, prodigués par un prestataire de soins primaires qu’ils connaissent et en qui ils ont confiance. Le processus est généralement plus rapide que d’aiguiller le patient pour obtenir un rendez-vous en personne et permet souvent d’éviter des visites inutiles aux services d’urgence.
Faits et chiffres clés
- Le projet BASEMC de Champlain donne actuellement accès à 114 groupes de spécialistes et traite 1000 cas par mois en Ontario, avec un délai de réponse médian de 21 heures. En outre, près des deux tiers (65 %) des cas ont été résolus sans que les patients aient à consulter un médecin spécialiste en personne.
- Une évaluation des données du programme RACEMC a établi que 60 % des appels ont permis d’éviter une rencontre en personne avec un spécialiste, et 32 % des appels d’éviter une visite inutile aux services d’urgence.
- Accès rapide aux conseils de médecins spécialistes : Pour plus de quatre consultations électroniques sur cinq (85 %), la réponse a été reçue dans les sept jours (échantillon de plus de 3200 consultations). Ce résultat s’attaque à un enjeu reconnu au Canada, comme l’a révélé l’Enquête 2016 du Fonds du Commonwealth, selon laquelle le Canada s’était classé au dernier rang des 11 pays visés en ce qui a trait à l’accès aux médecins spécialistes. En effet, 56 % des personnes vivant au Canada ont indiqué avoir attendu quatre semaines ou plus pour voir un spécialiste.
- Soins de proximité : Plus de la moitié des consultations électroniques (53 %) ont permis d’éviter des déplacements pour un rendez-vous en personne – cas où le médecin de premier recours avait envisagé un aiguillage vers un médecin spécialiste, qui s’est avéré inutile à la suite des conseils reçus (échantillon de plus de 2600 consultations).
- Diminution des visites aux services d’urgence : Deux consultations à distance sur cinq (42 %) – par téléphone ou sur l’application – ont permis d’éviter des visites aux services d’urgence. Alors que le médecin de premier recours envisageait initialement d’aiguiller le patient vers les urgences, cela s’est avéré inutile à la lumière des conseils donnés par les spécialistes (échantillon de plus de 600 consultations téléphoniques ou sur l’application mobile).
- Pour en savoir plus sur l’impact de BASEMC, consultez l’article suivant (en anglais) : Supporting the spread and scale-up of electronic consultation across Canada: cross-sectional analysis.