Dans cette section :

La septicémie : Introduction

Survol et implications

La sepsie se définit comme : « un dysfonctionnement organique potentiellement mortel dû au dérèglement de la réaction de l'hôte à une infection » (Singer et coll., 2016). Elle peut toucher les patients néonataux, pédiatriques et adultes. Elle se distingue d'une simple infection en raison du dérèglement de la réponse de l'hôte et du dysfonctionnement organique aigu. La sepsie peut évoluer vers un choc septique, récemment redéfini comme : « un sous-ensemble de la sepsie caractérisé par des anomalies circulatoires, cellulaires et métaboliques particulièrement graves associées à un risque plus élevé de mortalité comparativement à la sepsie » (Singer et coll., 2016). La sepsie maternelle est une affection potentiellement mortelle. Il s'agit d'un dysfonctionnement organique causé par une infection pendant la grossesse, l'accouchement, la période puerpérale ou après un avortement (Escobar et coll., 2020).

Les infections associées aux soins de santé (IAS) peuvent entraîner une sepsie avec ses conséquences néfastes (Riley et Wheeler, 2012). Le refus de se conformer aux pratiques de prévention des IAS basées sur des données probantes augmente l'incidence de la sepsie hospitalière.

Les IAS représentent une forte proportion des incidents liés à la sécurité des patients au Canada. Chaque année, au Canada, l'on estime que 220 000 patients (environ une personne hospitalisée sur neuf) développeront une infection pendant leur séjour à l'hôpital. Le fait que de nombreuses IAS sont causées par des organismes résistants aux antimicrobiens (ORA) complique d'autant plus leur traitement. En dépit des progrès réalisés à ce jour pour prévenir et maîtriser les IAS liées aux ORA, il reste encore beaucoup à faire. Au Canada comme dans le monde entier, la portée des mesures prises pour atténuer la résistance aux antimicrobiens (RAM) demeure relativement limitée (MacLaurin et coll., 2020). L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) estime qu'environ 2 % des patients admis dans de grands hôpitaux universitaires canadiens contracteront une infection causée par un ORA durant leur séjour (Mitchell et coll., 2019); de plus, l'ASPC évalue que 3 à 10 % des patients hospitalisés au Canada sont à tout moment infectés ou porteurs d'un ORA (Martin et coll., 2019).

Le Canada accuse un retard par rapport aux autres pays de l'OCDE en matière de gestion de la sepsie à la suite d'une intervention chirurgicale abdominale (ICIS, 2019b). En 2019, le taux de sepsie hospitalière au Canada était de 3,9 pour 1 000 patients (ICIS, 2019a). Chaque année, la sepsie affecte environ 1,7 million d'adultes aux États-Unis et serait à l'origine de plus de 250 000 décès. Les données de diverses études suggèrent que 30 à 50 % des patients qui décèdent lors de leur hospitalisation étaient atteints de sepsie. Le lourd fardeau de la sepsie, conjugué à la perception que de meilleurs soins auraient pu empêcher la plupart des décès qui y étaient liés, a engendré de nombreuses initiatives d'amélioration de la prise en charge clinique de la sepsie dans les hôpitaux du monde entier (Rhee et coll., 2019).

Une récente étude rapporte que la sepsie hospitalière touche plus particulièrement les patients malades; or, même après ajustement de leur risque, ces patients sont deux fois plus susceptibles de mourir que ceux atteints de sepsie d'origine communautaire; le risque de décès triple chez les patients qui contractent la sepsie à l'hôpital. La sepsie hospitalière est le point de mire des initiatives de surveillance, de prévention et d'amélioration de la qualité des soins (Rhee et coll., 2019).

Le groupe d'experts de la campagne « Survivre à la sepsie à la suite de la maladie à coronavirus 2019 » a élaboré des recommandations sur les soins à donner aux adultes atteints de sepsie sévère, lesquelles pourront être actualisées au besoin (Alhazzani et coll., 20

Facteurs de risque

Voici des exemples de facteurs de risque :

  • Âge (risque plus élevé chez les nouveau-nés et les personnes âgées comparativement aux autres groupes d'âge);
  • Maladies chroniques, avec ou sans dysfonctionnement organique grave;
  • Déficit immunitaire;
  • Prise d'agents immunosuppresseurs;
  • Utilisation inappropriée d'antibiotiques;
  • Présence d'implants médicaux (intravasculaires ou autres);
  • Grossesse;
  • Prématurité;
  • L'infection est plus susceptible de se produire lorsque l'organisme a subi une altération anatomique (bénigne ou maligne). La lésion peut causer l'obstruction d'un orifice naturel (comme c'est le cas lors d'une cholécystite calculeuse ou d'une prostatite) ou favoriser l'exposition du sang ou des tissus habituellement stériles à des agents infectieux (par exemple, lors d'une dégradation de la peau par traumatisme ou d'une affection dermatologique).
  • Les patients incapables de communiquer leurs symptômes consultent à un stade plus avancé de leur maladie, bien souvent lorsqu'ils sont déjà atteints de sepsie (CPSI et coll., 2015).

Objectif

Diminuer la morbidité et la mortalité causées par la sepsie et prévenir la sepsie nosocomiale chez les enfants et les adultes hospitalisés.

Table des matières

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