Présentation du programme :

Autoprise en charge de la maladie pulmonaire obstructive chronique

Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides

Le CISSS des Laurentides a implanté une initiative de soins virtuels visant à optimiser l’autoprise en charge de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) au sein de la population des Laurentides. Une prise en charge sous-optimale et un manque de connaissances des signes et symptômes de la MPOC peuvent engendrer des épisodes plus fréquents de surinfections bronchiques. Ces surinfections à répétitions chez un usager entraînent des conséquences graves sur la santé et augmentent le nombre de visites aux services des urgences.

Ce projet optimise le suivi des usagers et des proches aidants en offrant du soutien et de l’enseignement, tout en permettant une prise en charge rapide par le personnel infirmier et médical, selon les besoins de l’usager. Il a été démontré que l’accès aux soins virtuels améliore la rapidité de la prise en charge, augmente l’accessibilité aux soins, réduit l’isolement et limite les visites aux services des urgences. De plus, il améliore l’autoprise en charge de la MPOC tout en assurant des soins de qualité et de proximité pour la population des Laurentides.

Buts et objectifs de la pratique prometteuse

L’accès à la plateforme du service de soins virtuels vise à outiller les usagers atteints de la MPOC et les proches aidants par, entre autres, de l’enseignement personnalisé. L’usager ou son proche aidant est ainsi capable de reconnaitre prématurément les signes et symptômes d’une exacerbation. Ce faisant, une prise en charge plus rapide est possible, ce qui améliore la qualité de vie de l’usager, tout en diminuant les visites aux urgences.

Près de 800 usagers sont en suivis réguliers du personnel infirmier et des inhalothérapeutes à la clinique de la MPOC de l’Hôpital de Saint-Jérôme et à la clinique respiratoire de l’Hôpital de Saint-Eustache. Bon nombre d’entre eux n’ont pas les connaissances ni les ressources nécessaires pour prendre en charge leur maladie de manière efficace, ce qui multiplie les visites aux services des urgences et engendre parfois des hospitalisations. Au cours du projet, la plateforme de soins virtuels a été présentée à quatre nouveaux usagers chaque semaine. L’objectif était que 40 % de la clientèle ayant une MPOC soit inscrite et participe activement à ce projet.

Approche

Participation

Les usagers partenaires ressources ont aussi joué un rôle important dans la mise en œuvre et l’amélioration continue de la plateforme virtuelle, particulièrement dans l’élaboration des questionnaires de reconnaissance des signes et symptômes d’exacerbation de la MPOC. Les usagers et les personnes proches aidantes fournissent des commentaires en continu pour faciliter l’utilisation et la compréhension de la plateforme. De plus, l’équipe de projet a également collaboré étroitement avec des inhalothérapeutes, du personnel infirmier et des cliniciens du CISSS des Laurentides pour définir des indicateurs permettant un suivi de la performance du projet à la suite de son implantation.

Résultats

Depuis la mise en œuvre du projet, le CISSS des Laurentides a observé une réduction des visites aux services des urgences et, conséquemment, des hospitalisations en lien avec une exacerbation de la MPOC. La plateforme de soins virtuels à domicile a permis d’effectuer des interventions personnalisées plus rapides et d’assurer ainsi une meilleure prise en main de la maladie.

Le personnel qui participe au projet veille efficacement sur un grand nombre de patients et intervient rapidement au besoin. Cette approche diminue les appels aux cliniques externes de pneumologie et le nombre d’interventions réalisées par les pneumologues. De manière générale, les patients ressentent une prise en charge plus efficace et un soutien omniprésent.

Suivant le succès de ce projet, le service de neurologie de l’Hôpital de Saint-Jérôme a débuté des démarches afin de déployer une plateforme de suivi similaire pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Effets et apprentissages

Principaux points à retenir  

  • Le personnel qui a participé au projet a découvert des besoins spécifiques pour les usagers suivis par la plateforme virtuelle. Ces besoins sont différents de ceux rencontrés pour les usagers suivis en clinique externe ;
  • L’équipe de professionnels du projet a adopté une approche collaborative avec les usagers pour la conception, l’élaboration et l’amélioration continue de la plateforme ;
  • Cette même équipe de professionnels avait accès à des ressources informatiques et à un soutien téléphonique afin d’aider les utilisateurs en cas de besoin par la suite.

Leviers

  • Création d’un guide d’utilisation étape par étape de la plateforme virtuelle 
  • Détermination des moyens pour rendre la plateforme de soins virtuels avantageuse et adaptée pour les usagers afin que la mise en œuvre soit réussie 
  • Soutien informatique et téléphonique accessible aux usagers et aux personnes proches aidantes 
  • Relance automatique de la plateforme auprès de l’usager après une période d’inactivité pour détecter les problèmes d’utilisations qui pourraient être vécus par l’usager 
  • Disponibilité d’une bibliothèque santé directement sur la plateforme pouvant servir d’outil et permettant de personnaliser l’enseignement aux usagers
  • Utilisation de ressources de référence réalisées par d’autres organismes pour faciliter le déploiement et supporter les usagers

Obstacles

  • Défis au niveau de l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information numérique chez certaine clientèle.
  • Problèmes de connectivité Internet
  • Manque d’intérêt des usagers pour réaliser les suivis réguliers, malgré les efforts de mobilisation
  • Questionnaires quotidiens perçus comme un enjeu par certains usagers

L’initiative de l’implantation des soins virtuels au CISSS des Laurentides constitue une pratique prometteuse d’optimisation de la prise en charge de la MPOC. En tirant profit des technologies pour améliorer l’autoprise en charge de la clientèle, le projet a généré des résultats intéressants soit :

  • Une réduction des visites aux services des urgences
  • Un enseignement personnalisé et adapté à la clientèle
  • Une amélioration du soutien et de la sécurité des patients et des personnes proches aidantes
  • Une amélioration de l’autoprise en charge de la maladie par l’usager
  • Une amélioration de la qualité de vie de ce dernier en brisant l’isolement en plus d’être un modèle d’innovation en soins virtuels pour les maladies chroniques

Pour plus d’information, écrivez à :

Geneviève Labrèche
Coordonnatrice régionale des soins respiratoires et de l’électrophysiologie de la médecine nucléaire et du laboratoire vasculaire

CISSS des Laurentides
genevieve.labreche.cissslau@ssss.gouv.qc.ca