Notre façon de définir la sécurité des patients et les préjudices a des conséquences réelles pour les patients, leurs partenaires de soins essentiels et les personnes travaillant dans les services de santé. La définition a évolué au fil du temps et continue de changer pour s’adapter au monde qui nous entoure. Par son projet Redéfinir la sécurité des patients, Excellence en santé Canada (ESC) s’efforce d’actualiser cette définition en sollicitant les réflexions, les opinions et les idées d’une multitude de personnes. Ce projet fait partie d’une stratégie créative qui permettra d’améliorer la sécurité des patients grâce à la participation de personnes comme vous.
Histoire de la sécurité des patients
La sécurité des patients n’a pas toujours été au centre des préoccupations comme c’est le cas aujourd’hui. Jusqu’à tout récemment, les préjudices subis par les patients étaient considérés comme des conséquences inévitables des services de santé, et les discussions sur la sécurité des patients étaient rares, tant du côté des patients que de celui des prestataires.1 Cependant, de récentes études et innovations dans la pratique, combinées à une sensibilisation accrue du public et à l’engagement des prestataires de soins et des dirigeants, ont joué un rôle central dans la promotion de la sécurité.
La définition de la sécurité des patients et des incidents a changé en suivant l’évolution de la science de la sécurité. Au départ, on se concentrait surtout sur les incidents liés à la sécurité qui causaient des préjudices physiques. En 2009, l’Organisation mondiale de la Santé a élargi sa définition d’« incidents liés à la sécurité des patients » en incluant non seulement les incidents préjudiciables, mais aussi les quasi-incidents (incidents liés à la sécurité qui n’ont pas atteint le patient et n’ont donc pas causé de préjudice). L’Institut canadien pour la sécurité des patients – qui a récemment fusionné avec la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé pour former ESC – a adopté cette définition au Canada et l’a intégrée dans tous ses travaux. Cela a permis d’améliorer les programmes, les politiques et les pratiques (p. ex., la divulgation, l’analyse des incidents et l’apprentissage à la suite d’incidents déclarés) en la matière.
Bien que cette définition approfondie nous ait permis d’élargir nos horizons, il nous en faut une nouvelle qui reflète l’évolution de la société, de la science et de la pratique, y compris le fait que les atteintes à la sécurité culturelle et le racisme sont des formes de préjudices. La pandémie a montré comment les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées sont exposées à des incidents évitables. De plus, elle a mis en lumière la nécessité d’améliorer les conditions de travail des professionnels de la santé; leur sécurité physique et psychologique est en effet essentielle à la sécurité des patients.
« Nous savons qu’un patient et sa famille, les prestataires de soins ou aux assureurs vont avoir une définition différente de la sécurité des patients », déclare Ioana Popescu, directrice Stratégie et programmes de sécurité chez ESC. « J’aime beaucoup la citation “les mots créent des mondes”, car elle reflète ce que j’ai vu relativement à la sécurité des patients au cours des dix dernières années. Les mots que nous utilisons pour décrire la sécurité des patients vont créer le monde des patients et des prestataires de soins ».
Pourquoi il est important de redéfinir la sécurité des patients
En redéfinissant la sécurité des patients, il sera plus facile de la reconnaître, de l’évaluer et, en fin de compte, de la créer plutôt que de seulement prévenir les préjudices. Chaque fois que nous avons défini cette notion – en la nommant dans les années 1990 ou en l’élargissant en 2009 –, nous avons élargi notre perspective, ce qui a généré de meilleurs programmes, politiques et pratiques en matière de sécurité. Il est maintenant temps de laisser la place à plus de personnes pour redéfinir la sécurité des patients.
« Nous sommes en train de passer de la reconnaissance d’un préjudice (quand et comment il s’est produit) à la mise en place de mécanismes de contrôle pour enfin avoir une vue d’ensemble des façons dont une personne peut être touchée par la sécurité. De nombreuses personnes ne sont pas représentées et, à mesure qu’elles sont mises de l’avant, nous devons les inclure pour créer une norme moderne de sécurité des patients », souligne James Rebello, stagiaire de programme de Stratégies et programmes de sécurité à ESC.
Une nouvelle définition de la sécurité des patients doit inclure le point de vue de tous ceux et celles qui ont une expérience vécue dans le système de santé et des personnes qui ont été exclues de façon systémique et structurelle. Nous devons faire de la place pour des concepts tels que la sécurité culturelle, la sécurité financière ainsi que les autres façons dont les gens sont touchés par la sécurité et les préjudices.
Redéfinir la sécurité des patients dans ce contexte est une étape essentielle vers un avenir où chacun et chacune a accès à des services de santé sûrs et de qualité.
Redéfinir la façon de définir
ESC élabore une nouvelle définition de la sécurité des patients d’une façon différente, en invitant davantage de personnes à contribuer à une définition qui s’appliquera à encore plus de personnes. Avec l’appui de l’OpenLab du RUS, ESC collabore avec divers établissements, personnes, entreprises et régions pour faciliter l’échange d’idées.
« C’est une approche totalement différente. Bien sûr, nous avons effectué des examens et des recherches, mais nous sollicitons également les réflexions plus larges de personnes à qui on ne pense pas toujours », explique Rachel Gilbert, responsable principale de programme de Programmes et transformation des systèmes de santé à ESC. « Cette exploration inédite et cette ouverture créative vont nous aider à redéfinir la sécurité des patients ».
Redéfinissons la sécurité des patients ensemble
Une nouvelle définition de la sécurité des patients influencera les programmes, les politiques, les procédures, les normes et les interactions au point d’intervention. En intégrant différents points de vue et expériences comme les vôtres, nous pouvons nous assurer que la nouvelle définition reflétera l’expérience vécue de personnes et populations diversifiées.
Le sondage sur l’espace de discussion virtuel du projet est ouvert jusqu’au 15 janvier 2021. C’est votre chance de façonner le système en répondant à la question suivante : que signifie pour vous la sécurité des patients?
Rejoignez la discussion aujourd’hui et échangez avec d’autres!
Aujourd’hui, vous pouvez façonner la définition. Demain, vous pourriez voir comment elle continue à favoriser la sécurité des patients dans le système.